Composé de falaises à l’Ouest et de plages à l’Est, le Cap Corse est un petit pays de montagnes et de rochers, de verdure et de soleil. En faire le tour à partir de St-Florent est un enchantement, villages perchés, marines, plages, cultures en terrasse, le Cap corse raconte à chaque pas l’histoire de la Corse.

Sur la carte, une journée peut paraître suffisante pour boucler le tour de ce « promontoire sacré » comme le désigne les gens d’ici. Bien qu’il ne mesure qu’à peine 40 kms de long sur 12 kms de large, il faudra consacrer à votre visite du Cap, 2 à 3 journées.

Saint-florent

Aprés le Golfe de St-Florent, et le beau village de Patrimonio sur les pentes du Nebbio, plantées du fameux vignoble, le Cap Corse débute réellement avec les marines de Farinole, de Negru et l’extraordinaire site de Nonza.

Le village, accroché sur les premières pentes du Stello et entouré de ses hameaux, est l’ancien fief des Avogari di Gentile, grande famille venue de Gênes dés la fin du XII ème siècle, et qui se partagea le Cap avec les Ansaldo da Mare. Deux grands édifices sont classés monuments historiques.

Tour-paoline-nonza

Le village de nonza et son église Sainte-Julie

L’église Sainte-Julie, du nom de la jeune Chrétienne du village martyrisée en 303.  Elle renferme un superbe autel baroque en marbre polychrome, réalisé à Florence en 1693. L’autre édifice classé est la tour dite Paoline ou tour de Nonza. Elle ne fut construite qu’en 1760 sur les vestiges du château des Gentile; mais dés 1768, elle devint célèbre par l’exploit de Jacques Casella qui, seul dans la tour, résista aux 1200 hommes de Marbeuf. A Nonza, en dehors de son ancien couvent des Franciscains, datant du XIII ème siècle et qui a recemment servi d’atelier à Leone Fini, de sa chapelle Sainte-Marie, de ses bergeries au lieu dit Viaccava, de ses magasins portuaires, il faut s’arrêter et boire l’eau du Stello à la fontaine Sainte-Julie qui porte, comme l’église, le nom de l’héroïne du village.

A la sortie de Nonza vers le Nord, la D80 parcourt en corniche le rivage occidental du Cap corse. Elle fait alterner l’horizon clair et bleuté de la mer, les visions lumineuses sur les marines, le spectacle plus sombre de la montagne revêtue du maquis, les filets d’eau débouchant des mini-vallées. Ici et là, une tour Génoise, le plus souvent du XVI ème siècle, circulaire, avec une terrasse ceinte de mâchicoulis, rappelle les tentatives de débarquement des Barbaresques pour prendre de l’eau et éventuellement des hommes et des femmes.

Il faut absolument s’arrêter à Canari. On peut jeter un dernier regard à la mine d’amiante fermée en 1996. Mais les chefs d’oeuvres de Canari, en dehors de sa beauté naturelle, sont son église romane de style Pysane, son couvent du XVI ème siècle, sa confrérie Sainte-Croix avec ses peintures sur voûtes, son château et un monument trés rare à la marine de Cannelle: une tour à feux d’époque romaine.

Centuri-marina

Plus au Nord, les petits villages dans des conques de verdure possèdent des « inventaires » merveilleux. A Barrettali, il y a l’église San-Pantaleone, la chapelle Saint-Guillaume, le couvent des servites, le tombeau de la famille Altieri, le site mégalithyque. A Pino, l’église Sainte-Marie, les chapelles Sainte-Lucie et Saint-François, le château Piccioni, le tombeau du même nom.

Et que dire de Centuri, petit port si pittoresque, avec une église et pas moins de cinq chapelles, des moulins à vents, dont le célèbre mulinu vecchio ou moulin Mattéi, et le palais Marcantoni. C’est ainsi que commence le sentier des douaniers qui mène sur la côte de l’Agnellu, face à l’île toute proche de la Giraglia ou de Gorgona.

Il faut s’arrêter un peu sur la plage Santa-Maria et prendre le peine d’observer la tour génoise Santa-Maria la chiapella

La descente vers Bastia offre une succession de plages, de Belvédères sur la mer, de marines et de mini-vallées. A partir de Miomo, les plages sont plus fréquentées, la circulation plus dense, nous approchons de Bastia, la grande métropole.

bastia-le-port

Bastia forteresse Génoise

La ville tire son nom du mot bastiglia, la forteresse bâtie ici sur la mer par les Génois au XVe siècle. La cité s’est développée au pied de la citadelle, bien à l’abri d’une barrière rocheuse qui semble, il est vrai, l’isoler du reste de l’île…

Lové dans une anse naturelle, le vieux port, sur lequel veille la façade baroque de l’église Saint-Jean-Baptiste, est incontestablement l’un des plus beaux de toute la Méditérranée. Il ne faut pas trop se fier à l’impression de tranquilité assoupie qu’il dégage. Car Bastia est aussi la ville de toutes les passions corses, déclinées à longueur d’année sur les terrasses de la Place Saint-Nicolas, son centre névralgique.