Si depuis la baie de Calvi, vous êtes attiré par cet écrin de montagne qui enserre la ville, n’hésitez pas à emprunter la route, en direction de l’aéroport, qui remonte la vallée de la Figarella. Au terminus, prés de l’auberge de Bonifato, empruntez la piste forestière, bien tracée: elle donne accès à plusieurs balades clairement balisées, plus ou moins longues, qui permettent de découvrir des vallées à la végétation luxuriante.

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En découvrant ces paysages, vous comprendrez que la Corse est l’île la plus verte de Méditerranée, la plus arrosée. Ici, le silence de la montagne n’est pas déchiré par le fracas des torrents, à l’opposé de la forêt d’Aïtone, qui porte le nom de la rivière qui la traverse et dévale, de cascades en chutes, jusqu’à son embouchure dans le Porto.

Les cascades d’Aïtone

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La forêt d’Aïtone mérite le détour à plus d’un titre. Elle est composée de hêtres mais surtout, à perte de vue, de pins laricios. Ce résineux à l’écorce grisâtre est typique à la Corse.  Au départ de Calvi, il faut traverser Galéria et poursuivre jusqu’à l’inoubliable site de Porto. Malgré les 80 Km déjà parcourus, quittez le littoral et dépassez le village d’Evisa, reconnu comme l’un des plus beaux d’Europe. Là s’ouvre la forêt d’Aïtone, au pied du col de Vergio. depuis le col, empruntez le chemin sur la gauche qui gagne l’ombre des arbres, à quelques mètres d’un immense rocher plat. Le sentier traverse une clairière, puis après une bifurcation sur la droite, se rapproche de la rivière où courent des cascades qui se jettent dans des bassins plus ou moins larges. Il serpente de passerelle en passerelle, enjambant le cours d’eau ( 1 heure de marche ). Dans ce massif forestier qui couvre 4000 hectares, la végétation verdoyante, confuse, contraste étrangèrement avec l’arrière pays Calvais.

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La mélodieuse Sittelle

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La sittelle corse, ou « picchjarina sorda » est le passereau endémique le plus remarquable de l’île de beauté. Mais pour espérer apercevoir cette petite boule de plumes grises, noires et blanches qui mesure une douzaine de centimètres et pèse un peu plus de dix grammes, il vous faudra être silencieux, quasi invisible et avoir beaucoup de patience…

La belle est farouche et ne se laisse pas approcher facilement. Vous ne la rencontrerez que dans les hautes forêts de pins laricio, sur les troncs desquels elle se promène, tête en bas, pour se nourrir de petits insectes. Aux mois de mai et juin, la sittelle élève cinq ou six oisillons dans un nid aménagé au fond d’un trou de l’arbre « droit ».

Les sittelles apprennent vite à imiter les modèles sonores caractéristiques de leurs parents : de petites trilles rapides et mélodieuses.